8

Un visage énorme flottait dans le noir, tournant sans cesse. Il luisait, comme humide, les pupilles fendues en ovales distendus, les grands yeux jaunes cherchant aveuglément, amortissant inexorablement le mouvement de balancier pour finir par se pointer directement sur elle. Les minces narines horizontales vibrèrent quand il flaira une odeur illusoire. Le trou béant de la bouche s’ouvrit en une parodie de sourire, révélant des dents bizarrement humaines. Une griffe à la fourrure grossière apparut et désigna Aleytys.

Elle se tordit sur le cuir, transpirant, haletant d’horreur. Ses yeux s’ouvrirent brutalement, et elle fixa le noir étouffant. Ahai, pensa-t-elle, je regrette de posséder ce don… parfois ! Avec un maigre sourire, elle roula sur le côté et referma les yeux.

Dans les ténèbres confinées de son chon, Myawo était accroupi au-dessus d’un feu verdâtre qui se reflétait sur les complexes dessins peints sur son maigre corps nu. Il oscillait et lâchait des syllabes sifflantes à l’adresse du feu, sur lequel il répandait une poussière violacée qui brûlait en produisant un serpent en spirale de fumée. Elle tournait autour du corps luisant et finit par emplir le chon tout entier.

Un rai de lumière se glissait par le rabat du chon de Raqat. À l’intérieur, la petite lampe en poterie rougeoyait, projetant des ombres dansantes sur les parois incurvées. Un doigt de fumée verdâtre rampa à l’intérieur et se transforma en nuage qui emplit tout le chon. Lentement, imperceptiblement, il s’épaissit au-dessus de la forme endormie.

Raqat remua et s’assit, une expression vitreuse dans les yeux. Elle frotta mollement son visage et fixa la lampe. Lentement, mystérieusement, la fumée se lova autour d’elle et déposa sur sa peau sombre une pellicule vert violacé. Au bout d’une minute, Raqat tâtonna sous le cuir et sortit un poignard qu’elle avait naguère pris a Stavver. Elle s’agenouilla à côté de la lampe et se mit à passer une bande de cuir sur la lame argentée. Haut… bas… haut-bas… haut… bas… haut… bas… Un sentiment de culpabilité et de colère bouillonnait en une bile amère, lui brûlant la gorge… haut… bas… le cuir glissait facilement sur l’acier brillant… Non, non, je ne la hais point. Haut… bas… la colère crût comme un être vivant – haut… bas… Quand elle sera partie, tout redeviendra normal.

Elle lâcha la bande de cuir et se mit à quatre pattes en serrant toujours le poignard. Et rampa hors de la tente en lâchant des marmonnements incompréhensibles.

À l’extérieur, les nuages des montagnes occidentales voguaient devant les lunes. Un vent d’ouest balayait le camp et plaqua la tunique contre son corps et ses cheveux sur son visage en une folle danse. À travers les clameurs assourdies de la tempête sèche. Raqat avançait calmement, régulièrement, presque aveuglément.

Aleytys se tortilla dans son sommeil, tenta de se réveiller : mais, comme en un cauchemar, elle ne répétait que des efforts inutiles et interminables ne menant nulle part.

Raqat écarta le rabat, se courba et rampa à l’intérieur. Aleytys était allongée, à demi-nue, ses nattes écartées en un large V. Raqat aperçut l’éclat du diadème, spectral, à moitié dans et hors de la réalité.

À l’intérieur de son corps, Aleytys gémit et se débattit encore pour bouger. Une longue note tinta alors à travers sa paralysie, et elle ouvrit les yeux : le cauchemar était réel. Elle haleta devant le visage brutal, à peine visible dans la pâle lumière produite par le diadème. Elle s’humecta les lèvres et recula, enfonçant ses coudes dans le cuir.

Les yeux vides, les lèvres étirées en un sourire sans joie, Raqat leva la dague.

Aleytys lui lança d’une voix rauque :

— Raqat, ne…

Elle vit le poignard osciller, vit et sentit une espèce de terreur dans la jeune fille, une terreur immédiatement recouverte d’une rage insensée. Aleytys se tendit pour essayer de la toucher.

Le diadème tinta et le chon s’emplit d’une lumière ambrée. Raqat se pencha en avant comme le diadème tintait à nouveau en de douces notes séduisantes. Elle lâcha le poignard, qui vint érafler la peau sur l’estomac d’Aleytys, juste avant que le corps soit paralysé.

Quand Raqat toucha le diadème, Aleytys sentit ce contact vibrer dans tout son corps. Elle essaya de bouger, mais elle était impuissante et distante. Elle vit le rabat qu’on écartait encore ; le visage pâle de Stavver apparut, les cheveux en bataille, agités par le vent. Elle l’implora des yeux. Elle hurla sa souffrance. Mais seuls les joyaux étoilés émettaient un son dans le chon.

Le corps de Raqat sursauta et se tordit tandis que le diadème luttait contre Mechenyat dans l’enclos de son esprit…

Aleytys sentit quelque chose de mince et de fumeux chassé de Raqat… quelque chose qui brûla le long de ses propres nerfs… arraché à Raqat par les joyaux. Elle entendit le doux et captivant murmure de leurs notes. Des yeux s’ouvrirent au fin fond de son esprit, de grands yeux d’ambre, graves et sombres. Elle eut l’impression de mourir. Les ténèbres se refermèrent autour de son esprit torturé.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, quelques minutes plus tard, Raqat avait disparu et Stavver était agenouillé à l’entrée de la tente, le clair des lunes peignant l’horreur sur son visage. Sa tête était libérée du fardeau. Elle déglutit douloureusement et humecta ses lèvres. Puis elle se leva sur un coude et coassa :

— Où est Raqat ? Que s’est-il passé ?

— Quand je l’ai touchée, elle s’est enfuie. (Il entra et s’agenouilla à son côté.) Voilà donc où est allé le diadème.

Avec un cri rauque, elle se dressa, rendue maladroite par le poids du bébé dans son ventre, et faillit le renverser en s’agrippant à lui.

— Enlève-le-moi. Je t’en prie, Stavver, enlève-le-moi ! (Elle enfonça frénétiquement les ongles dans sa chair.) Enlève-le-moi. Enlève-le-moi !

Elle nicha la tète dans sa poitrine, les larmes sur la figure, le corps tressautant sous les rudes sanglots nés de sa terreur.

Il fit une grimace et lui tapota l’épaule.

— Du calme, femme, sinon le camp tout entier va nous tomber dessus ! Ecoute. Je voudrais bien pouvoir t’aider, crois-moi, fit-il sèchement. J’aimerais récupérer le diadème. (Il hocha la tête.) Je l’ai volé mais ne puis le contrôler. (Il rejeta en arrière la tête d’Aleytys et de ses doigts légers essuya les larmes.) Calme-toi, ma chérie. Quand nous quitterons ce monde, je trouverai un moyen.

Elle lui saisit la main.

— Ils le sentent. Ils flairent et le détectent. Je les ai vus.

— Qui ?

— Tes araignées. De grands yeux jaunes. Tout poilus.

— Les limiers RMoahl ! (Il scruta son visage fatigué.) Où ?

Elle haussa les épaules.

— Pas ici, pas encore. Bientôt, je crois.

— Une raison supplémentaire de filer d’ici au plus vite. (Il lui tapota l’épaule d’un air absent puis la recouvrit d’un cuir en caressant doucement le renflement sur sa taille.) Dors un peu. Nous verrons que faire au sujet de Raqat dès le matin..

Tandis qu’elle fermait les yeux, il sortit de la tente et se releva. La nuit était sombre et orageuse, bien que le vent se fût un peu calmé. Quelques obèses gouttes de pluie s’écrasèrent sur son visage et ses épaules.

Il regarda autour de lui, puis se glissa vers son propre chon à travers le camp endormi.

Dans la matinée, Aleytys sortit de sa tente avec un grognement de lassitude, une serviette au bras.

— Une nouvelle journée. (Elle gémit et porta une main à sa taille.) Tu me donnes des coups de pied, petit garnement !

Un instant heureuse, elle descendit vers le fleuve en dansant pour aller se laver. Une abondance d’eau pour la première fois depuis un mois, la sensation de la présence vivante et chaleureuse de son bébé, tout cela la mettait en joie.

Elle se nettoya en sifflotant gaiement, puis se sécha sur la rive. Elle lia ses longs cheveux humides. Puis elle renfila sa tunique et son pantalon, soudain renfrognée à la vue du camp derrière les buissons. Elle porta la main à son flanc.

— Ils ne se baignent jamais, Vajdson ; on dirait qu’ils ont peur des cours d’eau. Curieux, les Shemqyatwe sont toujours propres malgré cela. Ahi, ma puce, je ne peux me plaindre, le fleuve est pour moi toute seule.

Elle lança la serviette sur son épaule et revint vers le camp.

Sous les arbres, elle se retourna et examina le cours du fleuve, peu impatiente de retrouver son chon. C’est alors qu’elle aperçut Raqat.

— Raqat ? (Elle courut vers la jeune fille, immobile comme une statue sous les rayons du soleil.) Raqat ?

Aucune réponse. Elle se précipita maladroitement parmi les roches jusqu’à l’endroit où était assise la jeune sorcière.

— Raqat, fit-elle d’une voix pressante. Je ne t’en veux pas. Ce n’était pas ta faute, hier soir. Je le sais. Reviens au camp. Ceci est inutile.

Raqat demeura immobile. Aleytys se rapprocha encore. Puis elle parvint à tendre le bras pour toucher le corps. Elle le retira précipitamment.

Elle resta paralysée à côté de Raqat et laissa le fleuve apaiser sa douleur par ses susurrements. Elle se retrouva un instant dans la Raqsidan.

— Que cela est loin ! Si seulement j’avais encore cette innocence…

Avec un soupir, elle prit le bras de la Shemqya pour la relever et frémit en touchant sa chair cireuse.

 

Les hommes passèrent la journée à couper le bois pour le bûcher. Dans le camp, les femmes accomplissaient en silence leur besogne habituelle.

Les Shemqyatwe lavèrent Raqat puis l’oignirent d’huiles spéciales. Elles défirent ses cheveux et les peignèrent pour qu’ils se répandent lourdement sur ses épaules. Puis elles la vêtirent d’une longue robe sans manches aux broderies complexes assorties à une coiffe en toile. Horli venait de se glisser derrière la ligne d’horizon.

Khateyat se leva.

— Montez la garde, dit-elle aux autres. Je reviens dans un petit moment.

— Non ! (Shanat bondit.) Qu’elle paie !

— Shanat ! (N’frat lui prit la main et tira dessus, son petit visage rond enlaidi par la colère.) Ce n’est pas le fait de Leyta. Tu sais que Raqat avait cessé de la harceler. Et elle aidait Raqat à se débarrasser de ce sartwen. Laisse-la tranquille !

— Asseyez-vous toutes deux, fit doucement Khateyat ; et elle fut immédiatement obéie. Contenez-vous. Occupez-vous de Raqat. Je vais revenir.

Elle trouva Aleytys allongée sur l’herbe, et elle leva les yeux sur la figure sombre de la Shemqya.

— Raqat est entrée dans mon chon hier soir avec un poignard avec l’intention de me tuer. Je rêvais. J’ai vu le Khem-sko. Il avait le corps peint. Il se penchait au-dessus d’un… d’un feu. Il était bizarre, vert. L’homme a versé de la poudre dessus, et il en est jailli de la fumée qui s’est enroulée autour de lui pour pénétrer dans le chon de Raqat. Elle… elle s’est posée sur elle.

— Mechenyat !

Khateyat tomba à genoux et fixa ses mains d’un air misérable.

— Quoi ?

— Peu importe ! Continue.

— Tu as dit une fois que le diadème se défendait… c’est ce qu’il a fait. Je ne pouvais bouger. Elle l’a touché : j’ai perçu la bataille qui se déroulait en elle. Ahai, Khatya… je n’arrivais pas à bouger. Ni à émettre un seul son. La poussière fut arrachée à elle. Avant que j’aie pu faire quoi que ce soit, elle s’est enfuie et je… je me suis évanouie. Quand j’ai rouvert les yeux, il ne restait pas le moindre signe de Raqat.

— Tu ne m’as pas appelée. Pourquoi ?

— Non. (Aleytys s’agita, mal à l’aise.) J’avais peur. Et j’étais épuisée. (Elle s’assit en posant les mains sous son abdomen gonflé.) J’ai pensé que le matin suffirait. (Elle considéra Khateyat avec lassitude.) Je me trompais. On dirait que j’ai pour habitude de me tromper.

La femme d’un certain âge toucha doucement la tête d’Aleytys.

— Tu es jeune. Tu es très jeune.

— Est-ce que… (Elle déglutit.) Est-ce que je vieillirai ? Que va-t-il m’arriver ?

Khateyat lui serra les doigts pour la réconforter et lui sourit. Le clair des lunes étincela sur ses dents.

— Tu seras en sécurité jusqu’à ce que nous atteignions les montagnes. Les R’nenawatalawa te protègent.

— Mais… Myawo ?…

— Raqat avait un défaut. Nous ne sommes donc plus vulnérables. (Elle soupira.) Sois prudente, Leyta. Reste à l’écart des autres gens. (Elle pinça les lèvres.) Leyta ?

— Oui ?

— J’ai beaucoup d’affection pour toi, tu le sais.

— Je…

— Oui, oui, inutile de me répondre. (Son regard se fixa sur les montagnes lointaines.) J’ai beaucoup de responsabilités. Les miens passent en premier, Leyta. Il le faut. Je ne peux pas faire grand-chose pour t’aider.

— Je sais.

Au bout d’un moment de silence douloureux, Khateyat parla sèchement :

— Ne viens pas ce soir au Nesweym’wet.

Aleytys leva les yeux brusquement.

— L’incinération ?

— Pour Raqat.

— Mais elle n’est pas morte !

— Son esprit est parti. Nous lui ferons boire du ne’twat et, comme c’est une Shemqya, nous la donnerons au Nesweym’wet pour que son esprit soit libéré. (Elle se pencha pour caresser les cheveux d’Aleytys.) Je te le demande pour les miens, ne viens pas ce soir. (Elle se releva.)

— Attends.

— Quoi, Leyta ? (Sa voix était impatiente.)

— Attache-moi.

— Hein ?

— Attache-moi, je t’en prie. Si le diadème décide encore d’agir… tu comprends ?

Khateyat hocha brièvement la tête, remonta la berge, les épaules courbées comme si elle eût porté un joug de seaux d’eau. Aleytys se retourna vers le fleuve et fixa les flots.

Khateyat revint avec des cordelettes dans les mains.

Le Diadème des Etoiles
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